Menaces pesant sur les sols

Les atteintes dues aux substances nutritives et polluantes, à l’érosion et à la compaction du sol, mais aussi la perte de matière organique et de biodiversité diminuent la capacité du sol à remplir ses fonctions. L’imperméabilisation des sols entraîne une perte irréversible des services qu’ils fournissent à l’être humain et à l’environnement.

Souvent, certaines fonctions du sol sont trop fortement sollicitées, ce qui le fragilise et le rend vulnérable. La diminution de la qualité du sol peut se dérouler lentement au fil des années (p. ex. accumulation de polluants ou acidification), survenir en quelques minutes ou en quelques heures (p. ex. en cas de compaction ou d’érosion).

Menaces pesant sur les sols
Nappe perchée due à une compaction du sol

Les principales menaces pesant sur les sols de Suisse sont les suivantes :

Pertes de sol consécutives à l’urbanisation

Lorsque du sol est décapé ou imperméabilisé pour la construction de bâtiments ou d’infrastructures, en particulier de routes et de voies ferrées, ses fonctions sont généralement détruites.

Dégâts à long terme dus à l’érosion et à la compaction

L’érosion est déclenchée par des processus anthropiques ou naturels. En cas d’érosion, la perte de terre est plus rapide que la vitesse de formation du sol. L’entraînement de matériaux terreux sous l’effet de l’érosion réduit notamment la capacité du sol à stocker le carbone, l’eau et les éléments nutritifs ou à filtrer l’eau. Les compactions du sol surviennent principalement lors de la circulation de véhicules sur des sols humides et de l’utilisation d’engins lourds dans l’agriculture et la sylviculture. La diminution massive de l’espace poral qui en résulte affecte la capacité des racines et des organismes à pénétrer dans le sol. Le passage d’engins sur des matériaux terreux lors de travaux de construction peut également compacter le sol. 

Perte de matière organique et de biodiversité

Si la teneur en matière organique du sol dépend surtout d’influences environnementales extérieures, comme le climat, elle est aussi liée aux types d’utilisation du sol par l’être humain. Ainsi, une exploitation agricole intensive peut entraîner une perte de matière organique. La teneur en matière organique du sol peut toutefois être régulée par des modes d’exploitation appropriés. La hausse des températures et les phases de sécheresse marquées liées au changement climatique ont tendance à accélérer la perte de matière organique. Ce phénomène est étroitement lié aux principaux acteurs des cycles des substances dans le sol : les organismes du sol. Nos connaissances sur le nombre et la diversité de ces organismes (biodiversité du sol) sont toutefois encore assez lacunaires. La vie du sol est fortement influencée par l’exploitation du terrain, le régime de fumure ou encore la rotation culturale.

Dégâts dus à l’apport de polluants et d’éléments nutritifs

Les polluants dans les sols proviennent souvent de l’industrie, de l’agriculture, des transports ou des ménages privés. Certaines régions présentent aussi des teneurs plus élevées en polluants d’origine géogène. Les polluants peuvent être nuisibles aux organismes du sol et réduire ainsi les fonctions de ce dernier. Les apports trop importants d’éléments nutritifs peuvent également provoquer des pollutions de l’eau et de l’air. Les dépôts excessifs d’azote atmosphérique entraînent une acidification des sols et modifient la végétation.