L’augmentation de la surface de transport représente une contrainte considérable pour nos sols et entraîne une diminution permanente des fonctions écologiques. Il importe de trouver des solutions pour que les fonctions du sol puissent être préservées malgré les travaux de construction. C’est pourquoi le projet DACHBoden élabore actuellement un système décisionnel qui doit permettre de décrire et évaluer la consommation de surface des projets de construction routière. Menés en collaboration avec l’office fédéral autrichien de l’environnement et le bureau d’ingénieurs « Schnittstelle Boden » (Allemagne), ces travaux doivent aboutir aux objectifs suivants :
- synthèse des cadres juridiques actuellement en vigueur en Allemagne, en Autriche et en Suisse ;
- présentation et discussion de méthodes d’évaluation et de mesures de compensation sous forme d’exemples pratiques, avec le concours des acteurs concernés de l’administration et de la pratique ;
- essai d’un système d’évaluation permettant de décrire l’impact de l’intervention, la compensation des fonctions pédologiques menacées et les mesures possibles pour valoriser les fonctions du sol.
Le CCSols a mandaté l’entreprise d’ingénieurs Basler & Hofmann SA pour les recherches et la documentation concernant la pratique suisse de la construction routière. Les recherches comportent une présentation, sous forme d’exemples pratiques positifs et négatifs, des systèmes d’évaluation et mesures de compensation existants, ainsi que des appréciations des acteurs concernés de l’administration et de la pratique (trois interviews d’experts). Les réflexions qui en résultent sont présentées dans le rapport final « DACHBoden – Strassenbau, WP4 aktuelle Praxis, Massnahmen & Auswirkungen » (B&H AG, 31.3.2023).
Le rapport résume :
- la façon dont sont gérés actuellement les sols lors de grands projets de construction routière,
- comment différents acteurs évaluent la gestion des sols et les défis, et
- les domaines offrant des possibilités d’amélioration de la gestion des sols.
Le rapport montre clairement que de nombreuses fonctions des sols dans le paysage sont insuffisamment prises en compte lors de projets de construction routière. Une étude basée sur les fonctions écologiques des sols semble plus pertinente que l’approche actuelle purement qualitative ou quantitative.
En plus du rapport, une méthode d’évaluation du besoin de compensation des fonctions du sol développée en 2019 par l’office de la protection de la nature, de l’environnement et de la géologie du land de Hesse (Hessisches Landesamt für Naturschutz, Umwelt und Geologie) a été testée à l’aide de deux études de cas. Outre le potentiel de rendement, cette méthode tient compte des fonctions de tampon, d’habitat et de réservoir des sols. En résumé, l’utilisation de cette méthode d’évaluation en Suisse serait souhaitable, car elle permet une approche multidimensionnelle (pas seulement basée sur le potentiel de rendement) d’une atteinte portée au sol par des travaux de construction. A ce jour, il n’existe toujours pas de base de données à l’échelle suisse pour l’élaboration des différentes cartes de fonctions partielles des sols. Pour la mise en œuvre, il faudrait que la norme de relevé spécifique du projet de construction soit axée sur les fonctions du sol. En outre, la méthode d’évaluation devrait être adaptée pour la Suisse sur le plan du contenu technique, et il faudrait créer le cadre juridique nécessaire à la mise en œuvre.
Figure: © Umweltbundesamt/G. Banko
